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Mélissa Lothrop

Le 19 mars 1884, Mélissa Lothrop, 45 ans, a été reconnue coupable par le jury de Lennoxville d’avoir empoisonné son mari, Mr Wellington Ward, en le forçant à boire le poison. Celui-ci est décédé dans sa maison de pension dont il était propriétaire à Capelton le 11 février 1884 vers 9:30 p.m. Elle a par la suite été arrêtée et a passé les 7 mois suivants à la prison Winter de Sherbrooke avant d’être libérée le 3 octobre pour son procès à l’issue duquel elle a finalement été acquittée. Toutefois, puisqu’elle était encore considérée comme suspecte pour un autre meurtre, elle n’a pas été relâchée et il semble qu’elle a simplement été transférée à une autre prison. Cette fois-ci, le meurtre qui fait l’objet d’une enquête était celui de John Rothwell, un de ses pensionnaires, décédé par empoisonnement lui aussi en janvier 1884. Le deuxième procès de celle que l’on nomme parfois l’empoisonneuse a été retardé parce qu’on s’inquiétait de son état de santé. Finalement, faute de preuves et de motifs raisonnables, elle a été acquittée une nouvelle fois le 4 mars 1885.

Étant perçue au début comme une menteuse et une empoisonneuse par les journaux, leur opinion a changé au fur et à mesure des dévoilements de son histoire. Lorsqu’elle est revenue comparaître en octobre, Le progrès de l’Est la décrivait comme une femme grande, forte et maigre qui avait le visage rempli de chagrin à son procès. Le journal mentionne tout de même qu’elle venait d’une famille respectée avec laquelle elle avait une relation difficile, démontrant que leur opinion sur la cause s’était transformée. Finalement, lorsqu’elle a été acquittée des deux meurtres, le journal a conclu que c’était simplement une pauvre femme qui avait été victime des circonstances et qui a dû vivre de dures épreuves.

Les événements

Légende

1 - Scène de crime: Lieu où a eu lieu le meurtre, dans l’ancien village de Capelton.

2 - Prison: Lieu où a séjourné Mélissa pendant 7 mois.

Médiagraphie

Références

« Semonce aux témoins ». Le Progrès de l’Est: organe des populations des Cantons de l’Est, 1ere année, n° 82, 7 octobre 1884, [p. 3].

« Nouvelles des Cantons de l’Est ». Le Progrès de l’Est: organe des populations des Cantons de l’Est, 1ere année, n° 27, 27 mars 1884, [p. 3].

« The Capelton Poisoning Case ». The Weekly Examiner, 6e année, n° 291, 21 mars 1884, p. 3.

« Cour d’Assises ». Le Progrès de l’Est: organe des populations des Cantons de l’Est, 2e année, n° 124, 3 mars 1885, [p. 2].

« Cour d’Assises ». Le Progrès de l’Est: organe des populations des Cantons de l’Est, 2e année, n° 125, 6 mars 1885, [p. 2].

Pour aller plus loin

Robert Allen, «La justice pénale et les femmes, 1792-1811», Annales historiques de la Révolution française [en ligne], vol. 350, 2007, octobre-décembre, sur le site Openedition, (consulté le 14 août 2020), https://journals.openedition.org/ahrf/11256.

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