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Les meilleurs endroits pour commettre un crime

Dans les années 1895 à 1920, la police effectue des tâches diverses au quotidien. L’arrestation de personnes commettant des infractions, même si elle n’est pas l’activité la plus fréquente, est la plus intéressante dans le cadre de ce projet. C’est pour cette raison, que notre recherche porte sur le type de délits commis par rapport à l’emplacement où celui-ci se produit dans la ville.

Carte avec les rues plus propices aux activités criminelles en 1895 - Rouge foncé: Taux de criminalité élevée Vert: Moins élevée [A]

Tout d’abord, en 1895, nous pouvons voir une population de 9 690 habitants[1] dans la ville de Sherbrooke et nous avons observé qu’il s’est produit 45 infractions menant à des arrestations. Cela nous indique que seulement 0,46% de la population est prise en charge par la police cette année-là. Suite à notre traitement des données des Day Books, nous pouvons voir que toutes ces arrestations se produisent dans des endroits variés de la ville, mais se concentrent, comme l’indique la carte de droite, majoritairement au niveau du centre-ville actuel[2]. Nous pouvons donc nous imaginer que les délits se produisent dans les quartiers plus démunis et qui comportent les attractions principales comme les usines, les bars, les magasins et le chemin de fer. Nous pouvons d’ailleurs percevoir dans le graphique ci-dessous les endroits les plus critiques pour les infractions, qui sont de couleur rouge.

Ensuite, en 1920, suite à une croissance démographique, Sherbrooke compte 23 493 habitants[3]. Le nombre de crimes commis croît en suivant cette tendance. Cependant, il est intéressant d’observer qu’il y a uniquement 0,39% de la population qui est prise en charge par la police en 1920 au contraire de 0,46% en 1895. De ce fait, le nombre de crimes, proportionnel à la population, est moins élevé en 1920. D’autre part, comme le montre la carte de gauche, les délits se produisent dans un plus grand rayon qu’en 1895, ce qui pourrait s’expliquer par la vague d’expansion en périphérie du centre-ville qui se produit au début du 20e siècle[4]. Pour conclure, il est important de remarquer le graphique ci-dessous qui démontre très bien l’augmentation du nombre de rues où ont eu lieu des infractions ainsi que le pourcentage de popularité de certaines d’entre elles qui sont de couleur rouge.

Carte avec les rue plus propices aux activités criminelles en 1920 - Rouge foncé: Taux de criminalité élevée Vert: Moins élevée [B]

Texte réalisé par Océane Leduc et Florence Turgeon

Médiagraphie

Images

[A] et [B] Bibliothèque nationale du Québec, « Map of The City of Sherbrooke, Que. (The manufacturing center of Eastern Canada) » (Sherbrooke, vers 1910), Lien

Références

[1] Jean-Pierre Kesteman, Peter Southam et Diane Saint-Pierre, Histoire des Cantons-de-l’Est, Sainte-Foy, Institut québécois de recherche sur la culture, 1998, p.89.

[2] De fait, la donnée la plus importante était «endroits particuliers» soit des lieux de l’époque, comme des magasins, qui nous sont introuvables. Cette catégorie est absente de nos graphiques, afin que ceux-ci soit plus facilement comparables avec les graphiques de 1920.

[3] Jean-Pierre Kesteman, Histoire des Cantons-de-l’Est, p.105.

[4] Jean-Pierre Kesteman, Histoire des Cantons-de-l’Est, p.248.

Pour aller plus loin

Proulx, Daniel, Juges, policiers et truands: les dessous de la justice au Québec, Montréal, Méridien, 1999, 193 p.

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